Yannick Chandioux : « Le maintien a un parfum différent «
- Non classé
Pour la deuxième saison consécutive, le DFCO a acquis son maintien en D1 Arkema. Un maintien à la saveur un peu différente dans un contexte international particulier.
Yannick, quel bilan tires-tu de cette saison ?
Je retiendrai la satisfaction de s'être maintenu, bien que le championnat se soit arrêté plus tôt. Je reste persuadé que le calendrier favorable de la fin de saison nous aurait peut-être permis de grignoter une ou deux places. Je souhaite aussi mettre en avant le fait que, malgré le début de saison très difficile avec un calendrier très dur, on n'a jamais rien lâché. Voilà le point important de l'année. Le groupe a toujours su qu'il allait y avoir des jours meilleurs. Joueuses, staff technique, staff médical, tout le monde a continué à travailler et à garder confiance. Je retiendrai cet état d'esprit qui nous a permis de relever la tête.
Comment as-tu vécu les dernières semaines avant le dénouement final ?
Jusqu'à l'annonce fin avril de l'arrêt du championnat, on a essayé de garder tout le monde sur le qui-vive. Même si on n'était plus ensemble, on a gardé le plus possible le contact. Je pense qu'on aurait été prêt, même après ces 5-6 semaines, à reprendre. Maintenant, arrêter la saison, c'était à mon avis la meilleure solution. Positionner 6 matchs dans le calendrier, même au mois de juin, c'était possible mais ne voyant pas les choses s'améliorer aussi vite qu'on espérait, je pense que la décision la plus sage a été prise. Le maintien a un parfum différent.
Le match contre Metz restera le match du maintien. Quel sentiment t'as habité après ce match ?
Je n'ai jamais été inquiet malgré ce début de calendrier difficile. Je savais qu'il y avait des matchs clés dans la saison. Le dernier match clé qu'on a joué c'est finalement le dernier match officiel avec cette victoire face à Metz. Celui là il était important. Dès lors, on avait un matelas confortable par rapport à la relégation. On savait qu'on allait ensuite enchainer 4 matchs sur 6 à domicile avec des équipes juste devant nous au classement comme Guingamp ou Fleury. On aurait pu grapiller des places. Finalement on était impatient de pouvoir jouer ces matchs de fin de saison. C'était ça l'état d'esprit à ce moment-là.
Quelles ont été les satisfactions de cette saison ?
De manière générale, c'est d'avoir eu ce groupe qui n'a rien lâché malgré la difficulté. Je pense vraiment qu'avec un ou deux points après six ou sept matchs, certaines équipes auraient explosé. C'est vraiment la satisfaction de la saison. La satisfaction, c'est aussi de se dire que la D1 au DFCO, ce n'est pas l'histoire que d'une saison et que ça va continuer. Je n'ai pas de satisfaction individuelle, c'est plutôt cette satisfaction générale de travail, de bonne entente avec le staff, et la progression de la structure féminine en général.
Si tu ne devais retenir qu'un match de cette saison, ce serait lequel ?
Evidemment, ce serait celui contre Lyon à Gaston-Gérard car ce jour-là, on a montré qu'avec de la solidarité, l'envie de faire des efforts les unes pour les autres, on peut taquiner la meilleure équipe au Monde. C'est toujours bien pour un groupe d'avoir des références et ce match en est une. En deux ans, contre les cinq premiers, on a pris qu'un point. Ce n'est donc pas comme cela qu'on se maintient. On se maintient dès lors qu'on prend des points contre les équipes qui luttent pour le maintien. Ce match, ce n'était que du bonus, mais pour moi, ce match-là nous a lancé. Avant cette rencontre, on n'était vraiment pas bien. On avait joué les gros, on avait juste fait match nul contre Reims avec de la difficulté. On manquait de confiance. Ce match a lancé les mois d'octobre, novembre, décembre. On a pris 11 points sur ces trois mois et c'est ce qui nous sauve. C'est peut-être paradoxal, mais c'est grâce à ce matchqu'on a fait la saison qu'on connait et que le DFCO se maintient en D1.
Elise Bussaglia a mis un terme à sa carrière, ce fut une fierté de l'avoir dans ton équipe ?
Bien sûr, c'est une fierté pour le club, le groupe, le staff et moi, bien sûr, en tant que coach. On a travaillé avec une joueuse qui est pour moi emblématique dans le foot français, de par son professionnalisme et l'envie qu'elle a toujours, jusqu'à la dernière seconde. Elise a été professionnelle et elle a été très importante cette saison pour le groupe. J'en profite pour la remercier et la féliciter pour toute sa carrière, car c'est une longue et belle carrière qui s'achève. Elle se termine de manière un peu bizarre, mais c'est avec des joueuses comme ça que le DFCO section féminine va passer un cap. On a beaucoup parlé du DFCO à travers Elise. C'était un plaisir de travailler avec elle. J'espère qu'on gardera contact et j'espère qu'elle aura un œil sur le futur du DFCO. On lui souhaite plein de belles choses pour sa vie d'après.
Comment prépare-t-on la saison prochaine avec les incertitudes que l'on peut avoir au niveau de la reprise notamment ?
On est dans la phase gestion de groupe et recrutement. C'est le travail du moment et après on va attendre d'avoir la confirmation de la date de la première journée de championnat pour établir un rétro planning et fixer les dates de reprise. Automatiquement, la préparation sera plus longue. Le choix va être un peu similaire à ce que font les pros. C'est-à-dire, à l'heure actuelle, tout couper, ne pas prendre de risque, rester dans la sécurité sanitaire. Par contre, on reprendra un petit plus tôt que ce qui était prévu. Puis, on va attendre d'avoir les protocoles. Est-ce qu'on pourra jouer les matchs de préparation ? Comment pourra-t-on s'entraîner au mois de juillet ? Est-ce qu'on pourra partir en stage ? Il y a encore beaucoup de points d'interrogation, mais on essaie d'anticiper. On est en train de programmer une préparation plus longue, assez classique. Si on ne peut pas tout faire, on s'adaptera. On fera tout pour être prêt pour le premier match de championnat.
Quels seront les objectifs de la saison prochaine ?
Les objectifs seront les mêmes que cette année avec ce point d'ancrage qui est le maintien. Ensuite, il faudrait essayer de faire mieux. Être juste derrière le Top 5 serait bien. Un petit parcours en Coupe de France serait aussi la cerise sur le gâteau.