02 juillet 2024

Pierre-Henri Deballon : « Fédérer toutes les énergies »

  • National

Après l’officialisation de la transmission du club, Olivier Delcourt et Pierre-Henri Deballon ont tenu, ce 2 juillet 2024, une conférence de presse. Le nouveau Président du DFCO a pu présenter les grandes lignes de son projet et sa vision du football.

 

 

Olivier Delcourt a été le premier à intervenir lors de cette conférence de presse.

Olivier Delcourt : « Une page se tourne pour moi après 12 années de Présidence du DFCO. 12 années riches en émotions positives, mais aussi, parfois plus compliquées, avec des hauts et des bas. Je n’ai pas vu passer ces 12 années et ça a été une expérience très enrichissante pour moi, très prenante aussi. Je tiens à remercier l’ensemble des salariés du club qui m’ont épaulé pendant ces 12 années, les supporters, bien sûr, dont les Téméraires et les Lingon’s Boys, tous les amoureux du DFCO et tous les fidèles partenaires du club. Sans eux, nous n’aurions rien pu faire. Je tiens à remercier également le maire de Dijon, François Rebsamen, un amoureux du DFCO qui a toujours été aux côtés du club, et qui l’est encore et qui le sera encore demain, le Conseil Départemental et le Conseil Régional également. J’ai aussi une pensée pour mes proches, ma femme et mes enfants.

J’ai toujours travaillé dans le sens du club. On a réussi à le structurer, malheureusement il y a eu cet effet Mediapro qui a plombé tout le foot français. Cela ne nous a pas aidé, mais on a réussi à faire ce beau centre d’entraînement pour les professionnels, ainsi que le nouveau centre de formation. Ma fierté, c’est aussi l’équipe de D1 Arkema. Elles se sont maintenues, c’est une très bonne chose. Nous avons un centre de formation qui tourne très bien maintenant, avec des jeunes qu’on voit arriver dans l’équipe professionnelle. Je suis très content car je suis convaincu que Pierre-Henri Deballon est la bonne personne pour reprendre le club. »

 

Pierre-Henri Deballon, nouveau Président du DFCO, a ensuite pris la parole.

La passation du club

« On parle de rachat, mais c’est plutôt une passation. Derrière ce terme de passation, il y a l’idée de continuer et de reprendre une aventure. Le club appartient à Dijon, à ses supporters, aux joueurs, au staff. C’est plutôt une charge que je récupère. Je me sens responsable et redevable. L’enjeu, c’est d’assurer la pérennité du club. Je suis Dijonnais, j’ai fait toutes mes études ici. Mes proches sont ici. Par la force des choses, j’ai fini mes études sur Paris et j’ai commencé d’y travailler. J’ai monté Weezevent, mais en gardant ce cœur à Dijon et en y revenant régulièrement. Pour moi, c’est un rêve de gamin car j’ai fait des études d’économie et de gestion du sport. Je suis un passionné du sport. J’avais l’ambition un jour de reprendre un club de foot, mais pas n’importe lequel. Je ne me voyais pas reprendre un autre club que Dijon car je suis Dijonnais. Cela me paraissait logique. J’ai lancé Weezevent, c’est un projet qui a bien fonctionné, aujourd’hui je suis toujours opérationnel sur Weezevent mais j’ai la capacité de mobiliser du temps, de l’énergie et de l’argent sur le DFCO.

 

La viabilité du club

« Le club est aujourd’hui dans une division compliquée, qui est entre les niveaux professionnel et amateur. Il y a un enjeu économique sur ce projet. Mon premier enjeu, c’est que le club soit viable. L’objectif de Dijon et d’autres clubs, c’est de remonter. On ne sera pas les seuls à vouloir remonter, car c’est une division très difficile économiquement. Ce que je ne voulais pas faire, c’était arriver, mettre le paquet une année et ensuite avoir la corde autour du cou. Pour moi, l’idée était plutôt de m’assurer que le club puisse rester pendant trois ans en National. Je pense qu’il faut être dans une dynamique de construction. Le choix de l’entraîneur va dans ce sens-là. Baptiste Ridira est un bâtisseur, c’est quelqu’un qui a des valeurs fortes. Je veux qu’on fasse venir des joueurs qui ont faim, qui sont sur des débuts de carrière, et qui ont envie de prouver. »

 

Un stade rempli

« L’autre partie du projet, car je viens de l’évènementiel, c’est le stade. Ce qui est essentiel, c’est d’avoir un stade rempli, de créer des émotions. C’est là-dessus que je vais beaucoup insister. L’idée, c’est que quand on vient au stade, on ne vient pas juste voir un match de foot. On doit avoir des animations pour faire venir les supporters une heure avant le match et les faire repartir une heure après le match. Il faut faire en sorte que ce soit un rendez-vous, un moment important de la vie locale. Le but du jeu, c’est d’arriver à fédérer toutes les énergies en local, que ce soit les entreprises, les bénévoles du club, les médias, les spectateurs. On va avoir besoin que les entreprises nous suivent. Dijon a une vraie force. Il y a de belles infrastructures, des collectivités qui suivent, qui jouent le jeu. Ce projet, je ne le fais pas pour gagner de l’argent. C’est ma façon de renvoyer la balle à Dijon et pour l’aide que l’on m’a apportée. Quand on a lancé Vélotour il y a 18 ans, on a été soutenu par la ville. L’idée, c’est de faire plaisir aux gens. Il faut créer des émotions. Sur le sportif, je n’aurai pas d’avis. Je n’interviendrai pas sur les choix de l’entraîneur. Par contre, j’aurai des convictions très fortes sur ce qu’on dégage, sur les valeurs des joueurs. Je veux que l’on soit fier de ce qu’ils représentent pour nous. Je veux qu’ils se battent sur le terrain. »

 

 

Les premières discussions avec Olivier Delcourt

« L’idée, ce n’est pas de venir en sauveur. Je viens parce que c’est le bon timing. C’était le moment, car Olivier Delcourt souhaitait céder le club. C’est un moment de vie qui collait. Aujourd’hui, il y a un défi sportif, c’est d’arriver à faire en sorte que les résultats soient meilleurs et que l’on remonte. C’est un projet à long terme que j’avais en tête. On s’est rencontré il y a un an, mais cela faisait des années que j’y pensais. Les choses se sont faites naturellement. Ce n’est pas un coup de tête. »

 

L’achat du club

« L’achat a été fait au nominal, c’est à dire le même montant que le capital social. Ce n’est pas une opération financière. Le vrai sujet sur un club de foot, ce sont les coûts de fonctionnement. Ce qui est important, c’est la capacité à apporter les liquidités pour la suite. J’aime cette idée que ce projet soit local. Une des forces de ce projet, ce sont ses infrastructures. Beaucoup d’investisseurs se sont retirés à cause des infrastructures, parce qu’à ce niveau, c’est un poids économique trop important. Aujourd’hui, une des conditions que j’ai posées, c’est de demander aux collectivités de racheter le Centre de Formation. C’est un gros effort des collectivités. L’objectif que j’ai, c’est de revenir dans quelques années racheter le centre de formation et de le racheter plus cher, afin qu’il y ait un retour pour la collectivité. Cela ne peut être possible que si l’on remonte dans les divisions supérieures et que l’on arrive à restructurer le modèle et à avoir un modèle sain. Cet effort à court terme permet de sécuriser les emplois, de pérenniser le club, de préserver toute la dynamique autour. Le club a aussi pris sa part sociale, notamment pendant le Covid. De l’argent a été donné aux hôpitaux de Dijon, de Besançon. Le projet est aussi social. Il faut remercier les collectivités qui jouent le jeu. »

 

Son projet au DFCO

« Je suis sur un projet à long terme. Ce n’est pas exclu que je revienne vivre un jour à Dijon. Le but du jeu, c’est de faire en sorte que ce soit quelque chose de stable et viable, qu’il n’y ait pas cette inquiétude. Pour les trois prochaines années, j’ai une enveloppe. Dans l’idée, je ne souhaite pas aller au-delà. En revanche, j’ai la capacité de faire le tampon, s’il faut le faire. Cet investissement que je fais ne me mets pas à risque, ni à péril. J’ai la capacité de le faire. En revanche, j’aimerais arriver dans un modèle qui permet, si cela doit arriver, que ce soit minimal ou temporaire. Mais je ne pourrai pas mettre la même somme pendant 15 ans. Il faut arriver à trouver un modèle qui permet de rééquilibrer tout cela. »

 

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