12 mai 2020

Bruno Ecuele Manga : « Le futur centre va booster tout le club »

  • Ligue 2

Pilier incontournable de la défense dijonnaise, Bruno Ecuele Manga revient sur le confinement, l’arrêt du championnat, ses premiers mois au DFCO, ainsi que sur le développement d’un club où il se sent bien.

Tout d’abord Bruno, comment s’est déroulé pour toi cette période de confinement ? Comment as-tu réussi à occuper ce temps ?
Les occupations étaient quasiment les mêmes tous les jours… Je faisais le programme que Fabien (Tissier) et Etienne (Clerc) nous envoyaient. Après, il n’y avait pas grand-chose à faire que regarder la TV, parler au téléphone, regarder des mangas… Les jours se ressemblaient, c’était très ennuyeux. En plus il faisait beau, donc tu as envie de sortir, de voir les copains à l’entraînement. L’ambiance des vestiaires, voir les copains, ce sont des choses qui manquent…

Comment l’organisme a t-il vécu cette période de confinement ?
Les exercices faits à la maison ne remplacent pas le quotidien, à l’entraînement sur le terrain… J’en ai discuté avec Fabien, nous suivons le programme car nous sommes des sportifs de haut niveau et des compétiteurs, mais parfois c’était dur de se motiver. Des fois, tu te demandes pour quel but ? Le terrain nous manque !

Quelle a été ta réaction au moment d’apprendre que le championnat 2019/2020 n’allait pas reprendre ?
Pour être honnête, mes sentiments étaient partagés. Déjà, j’étais très content, car nous étions maintenus ! (rires) On a le droit d’être content, car nous l’avons mérité. D’un autre côté, je n’étais pas content car j’aurais aimé terminer la saison, continuer à jouer au football. Et d’un autre côté encore, je pense que la décision n’était pas plus mal… car la santé n’a pas de prix. C’est le plus important ! Je comprends que ce soit compliqué pour les clubs avec les droits TV impayés etc… La décision de la LFP est sage.

Imaginons qu’un autre championnat européen puisse redémarrer… Tu aurais envie de regarder du football ?
Regarder ? Je ne sais pas… car je pense que cela ne sera plus pareil. Les matchs seront à huis clos. Ce n’est pas intéressant de jouer sans supporter. Honnêtement, ça ne me manque pas à ce point de regarder du foot… mais comme il n’y a rien à faire d’autre et que j’ai fait le tour de Netflix, je peux me laisser séduire quand même ! (rires)

Le DFCO a obtenu un nouveau maintien en Ligue 1 Conforama. C’est mérité sur ce que l »équipe a montré…
Oui, le maintien du DFCO est mérité. Nous avons eu un début de saison très compliqué pour diverses raisons. Au fur et à mesure, quelque chose s’est formé au sein de ce groupe, et nous avons montré qu’on avait la capacité et la qualité d’être en Ligue 1. Nous avons eu la capacité mentale de revenir, car après notre début de saison, beaucoup misait sur nous pour occuper la dernière place. Sur le terrain, nous avons fait ce qu’il fallait. Nous sommes satisfaits. Même en continuant le championnat, avec ce groupe, nous avions de grandes chances de nous maintenir.

Après le début de saison compliqué, quelles ont été les ressources trouvées par le DFCO pour ne pas sombrer ? L’osmose au sein du groupe a forcément joué un rôle ?
Bien sûr ! Et à un moment, il ne faut pas l’oublier, le coach a su tirer la sonnette d’alarme quand il le fallait. Cela a remis tout le monde en question. Nous avons compris qu’à Dijon, on était un groupe et que pour réussir, il fallait travailler et jouer ensemble. Le coach lançait beaucoup de messages là-dessus. Nous avons pris conscience des choses. Nous savions qu’il y avait la qualité individuelle, le problème ne se trouvait pas au niveau du talent, mais plutôt au niveau de l’état d’esprit. Quand on a compris, on a montré ce qu’on était vraiment capable de faire !

Quel est le plus beau souvenir de ta première saison sous le maillot dijonnais ?
Tout le monde dira la victoire contre le Paris Saint-Germain (2-1) ! C’est historique pour le club. Mais j’ai un autre match en tête : notre première victoire sur la pelouse de Reims (1-2). Nous étions très vite menés, à Reims qui venait à peine de battre le PSG… Mentalement, nous avons été costauds. Nous avons de la ressource pour égaliser puis mener 1-2. Nous avions dépensé beaucoup d’énergie pour ce premier succès qui a fait du bien dans les têtes.

D’un point de vue personnel, tu as participé à l’intégralité des 28 matchs de championnat. On imagine que tu aurais aimé pouvoir jouer les 10 derniers matchs pour signer une saison complète !?
J’aurais aimé faire 38 matchs, comme la saison dernière en Premier League ! J’essaye de toujours être performant pour être à la disposition de l’entraîneur et pour aider mes coéquipiers. Les statistiques, je ne regarde pas forcément ça, mais cela fait plaisir d’enchaîner les matchs sans blessure. Ma première satisfaction est le maintien. L’objectif est atteint.

Tu évoquais le rôle de Stéphane Jobard dans les moments difficiles. As-tu apprécié partager avec lui cette première saison en tant qu’entraîneur principal ?
Ce fut un plaisir. Quand j’ai signé au DFCO, avant les premiers entraînements, nous avons beaucoup discuté ensemble. C’est quelqu’un de carré, de franc. Il dit les choses quand ça ne va pas. Cela aide les joueurs. Personnellement, c’est ce dont j’ai besoin. Notre relation a toujours été bonne. Cette saison, il a très bien géré le groupe. Dans les périodes compliquées, il savait garder son sang-froid et il n’a jamais cessé de nous encourager. Vu que le coach était positif, il n’y avait pas de raison pour que le joueurs ne le soient pas… Cela a boosté tout le monde, les joueurs ont envie de se battre pour le staff.

Après quelques mois passés au club, quelle est ton impression sur le DFCO ?
Je comparerais le DFCO à un jeune joueur qui a du talent ! Le DFCO a une grosse marge de progression, il grandit année après année. J’avais eu des échos avant mon arrivée. Le club progresse bien, à l’image du futur centre d’entraînement qui va changer beaucoup de choses. Nous sommes là pour aider le club à progresser encore et à aller plus loin.

Que va apporter ce nouveau centre d’entraînement ?
Le futur centre d’entraînement sera une source de motivation supplémentaire pour les joueurs. Je me souviens, au FC Lorient, on s’entraînait au stade et quand on a basculé sur le nouveau centre d’entraînement, cela a tout changé. Ce futur centre d’entraînement va booster tout le club. Cela pourra aussi aider à séduire d’éventuelles recrues.

Comment vis-tu les incertitudes liées à la reprise du football et de la prochaine saison ?
Je ne suis pas inquiet par rapport à la nouvelle saison et aux incertitudes liées au football. Le plus important n’est pas là… C’est qu’on en finisse avec cette pandémie, que tout le monde soit en bonne santé. Le football nous manque, mais il viendra après. Il y a plus important.

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